Dans un marché de l’immobilier 2014 en berne, les français désireux de vendre leur propriété se retrouvent souvent démunis. Contraints de baisser drastiquement leurs objectifs financiers, ils ne sont pas pour autant assurés de vendre leur bien. Face à cette conjoncture le home staging, la revalorisation d’une propriété, se présente comme une solution crédible aux problèmes des propriétaires. Mais cette solution est-elle efficace/rentable ?
Une technique de vente qui fait ses preuves
Le home staging est une technique de vente qui nous vient tout droit des Etats-Unis. Depuis les années 70′, de nombreux propriétaires américains utilisent la « mise en scène d’une propriété » pour vendre leur domicile plus efficacement. Les statistiques montrent qu’une propriété ayant bénéficié du recours au home staging se vend en moyenne en 11 jours contre 90 pour celle n’ayant pas bénéficié de cette revalorisation.
Profitant de la crise des Subprimes en 2008, et de la morosité du marché de l’immobilier en Europe suite à cet épisode, le home staging s’est rapidement développé sur le marché européen. En France, c’est l’émission animée par l’agent immobilier Stéphane Plazza depuis 2007, qui l’a propulsée en haut de l’affiche. Aujourd’hui de nombreux acteurs de l’immobilier mettent en avant les bienfaits de cette méthode de vente, arguant que l’achat d’une propriété se joue à 90% sur un coup de coeur, et donc, une bonne première impression.
Mais alors, quels sont les secrets qui font la recette du home staging ?
La dépersonnalisation, clé d’une propriété bien vendue
Le home staging est le parfait opposé de la décoration. Un décorateur cherche à retranscrire au mieux les désirs de ses clients, et à imprégner dans un lieu, leurs personnalités. A contrario, les home stagers chercheront à vider le lieu de tout caractère retranscrivant la personnalité des propriétaires. L’idée est de plaire au plus grand nombre. Pour cela, fini les couleurs flashys, les objets exubérants, les photos intimes et tout autre meuble sortant de l’ordinaire. Place à des couleurs neutres qui sauront illuminer la pièce et « créer » de l’espace, le blanc cassé, le beige clair et le gris clair.
Autre notion importante, la gestion de l’espace. Un lieu habité souffre souvent d’un trop plein d’objets et de fait, du surencombrement des pièces. Seulement les objets présents sont encore une fois, une expression de la personnalité des propriétaires, et seront donc moins à même de toucher les éventuels acheteurs, qui possèdent leurs propres objets. Les pièces doivent donc être ramenées à leur utilisation première, et les objets qui s’y trouvent, renforcer cette fonction.
Si il est bien entendu plus efficace de déployer ce dispositif sur l’ensemble des pièces de la propriété à vendre, cela représente un budget non négligeable, même si dans 99% des cas, elle implique la réutilisation de ses propres meubles. Si les propriétaires ne peuvent se permettre d’étendre cette méthode à toutes leurs pièces, Sveta Melchuk, fondatrice de Home-Staging Montréal a dressé une liste des pièces à traiter en priorité. Dans l’ordre on retrouve, le salon, la salle à manger, la cuisine, la salle de bains et enfin la chambre à coucher principale.
Le home staging, une technique rentable
Si l’on se fie à Sveta Melchuk, il faudrait compter entre 0,5 et 1% du montant du prix de vente comme investissement en home staging (pour payer la prestation et la revalorisation). Elle assure que les propriétaires peuvent espérer une hausse de 5 à 10% du prix de vente de la propriété grâce à cet investissement.
En France des entreprises comme Avéo se sont mises au home staging. Sylvain Rey, son fondateur en 2008, a accordé une interview à Maison.com, où il décrit un peu plus les activités de son entreprise et ses résultats. Il nous livre ainsi quelques chiffres qui feront saliver les propriétaires.
Ainsi sur 900 prestations, 839 ont été vendues en moins d’un mois. Si l’investissement à consentir pour ces prestations est un peu plus élevé (entre 0,5 et 4% du prix de vente, pour une moyenne de 2%) les résultats sont au rendez-vous. Les négociations autour du prix d’une propriété qui se chiffraient aux alentours de 11,5% en 2010 selon la FNAIM (Fédération nationale de l’immobilier) seraient beaucoup moins élevées. Sylvain Rey nous rapporte ainsi qu’elles se négocieraient a une hauteur de 3,5% soit un différentiel de 8%. Des chiffres édifiants qui donnent à réfléchir pour tout propriétaire cherchant à vendre son domicile.